Marcel Conche (1922 -2022)

Confession d'un philosophe


  • Mais le temps des dogmatismes, et même le temps des systèmes, ce temps-là est passé. Sur le fond d'un scepticisme inéluctable s'inscrivent des choix   philosophiques. (p.17)

  • La sagesse - la mienne - n'est pas le «but» mais la condition de l'acte de philosopher. (p.18)

  • L'amour raisonnable, au contraire, est inconditionnel parce qu'il n'est pas jaloux : l'on veut le bonheur de l'être aimé, fût-ce aux dépens du sien. L'amour repoussé a la force de se convertir en amitié. (p25)

  • Si l'amour passionnel est partagé, il donne, paraît-il, un grand bonheur (je dis «paraît-il», car bien qu'ayant atteint l'âge de quatre-vingts ans, je n'en ai pas eu l'expérience)... (p.26)

  • ... L'amour raisonnable, partagé, donne, lui aussi, un bonheur, mais un bonheur calme, d'une intensité que ne s'extériorise guère, mais profonde et douce. C'est le bonheur que j'ai connu durant plus de cinquante années de vie conjugale. (p.26)

  • Je ne manque pas d'amitiés féminines ; j'ai pu délirer et rêver, mais aucune activité amoureuse consistante et aucun acte inconsidéré ne sont venus compromettre la continuité de mon travail et de mon effort de pensée. (p.30)

  • Mais le désir, eu égard à la vie essentielle, n'est qu'un accident, non l'essence. (p.35)

  • Montaigne m'a montré qu'il était possible de philosopher dans l'incertitude. (p.76)

  • Le terrorisme est la guerre du pauvre. (p.93)

  • J'entends par «sagesse tragique» une attitude ou la vie est vécue sous l'horizon de la mort comme non-vie, avec la volonté de donner le plus de valeur possible à cette vie qui va périr. C'est une éthique de la volonté et c'est celle même que la recherche philosophique comme telle présuppose, puisqu'il s'agit de vouloir la vérité quoi qu'il en coute, et de repousser l'illusion lors même que l'illusion serait la condition du bonheur. (p.103)

  • Mais qu'y a-t-il hors du dialogue ? La violence. Or, comme l'a montré Eric Weil, ce ne peut être le choix du philosophe. (p.105)

  • Quant au petit bonheur courant, je n'y vois qu'ennui et promesse d'ennui. J'ai choisi ce qui seul s'accordait à ma nature et à l'ardeur que j'ai : ce que j'appelle une sagesse «tragique» - donner le plus de valeur possible à ce qui va périr. (p.154)

  • .. ce qui est normal pour l'homme, c'est de ne pas vivre sans philosopher. (p.168)

  • Mais nul, pas plus que mourir, ne peut philosopher pour un autre. (p.172)

  • L'estime de soi donne le ton fondamental de la manière d'exister sa vie, d'où résultent l'humeur et la couleur des jours. (p.199)

  • Tout homme interprète sa vie à la lumière de sa mort. (p.203)

  • Oui : Tragique est l'obstination de tant d'hommes à faire de leur vie un gâchis ; bien plus tragique encore l'inconscience de tant d'hommes à faire de la vie des autres un enfer: et je songe surtout à ceux qui croient encore que quelque chose de bon peut sortir des « grands carnages de la guerre ». (p.228)

  • La raison dans l'homme s'il l'écoute, le fait philosophe. (p.233)

  • Dire le vrai, cela est de l'homme seul et suppose la liberté à l'égard de tous les facteurs de détermination du jugement autres que la vue de la chose même. (p.236)

  • Une sagesse est une éthique qui, de plus, est cohérente avec une métaphysique. (p.244)

  • Pour celui qui n'est pas créateur, voici ce que signifie la sagesse tragique : ne pas fuir devant la vie, refuser ces lâchetés que sont l'alcool, le tabac, la drogue, les plaisirs faciles, l'abandon aux émotions collectives, les enthousiasmes de groupe ; préférer les situations où l'on est actif, où l'on a de l'initiative, à celles où l'on est passif, receveur, consommateur, préférer les occasions d'aimer et d'admirer à leurs contraires, se confier ou s'abandonner aux tropismes qui vous mènent vers la beauté. En bref, faire toujours ce que l'on peut faire de mieux - et en vivant sans aucun stress, mais pourtant sous haute tension. (p.245)

  • Il n'y a aucune tristesse dans la disparition des choses finies si elles ne valent rien. Le tragique tient à ceci que ce qui a de la valeur, voire atteint des sommets de valeur, périt aussi inéluctablement que ce qui ne vaut rien. Et c'est ici que la sagesse tragique dit : qu'à cela ne tienne, je ferai ce que je puis faire de mieux dans mon domaine, comme si le produit de mon activité devait durer toujours. La sagesse tragique consiste, devant la mort, à agir " sub specie aeternitatis. ". (p.247)

  • Il faudrait lire, relire et recopier la totalité du chapitre XXIX. De la 248 à 251

  • C'est trop tard. J'ai vécu et, Dieu lui-même (façon de parler ne...) pourrait faire que je page n'aie pas vécu, ayant vécu. Saint Thomas le reconnaît, je crois. Ma vie a été et, ayant été, elle est pour l'éternité. Voilà pourquoi, il faut faire très attention à la façon dont on vit, ne pas faire n'importe quoi ni s'engager n'importe comment (se souvenant qu'en définitive, nul ne peut nous faire faire quelque chose, si vraiment on ne veut pas le faire), car c'est en somme de l'éternité qu'il s'agit. (p.249)

  • ... C'est pourquoi l'on est tenté, pour se rendre maître du mourir angoissant, d'imaginer de quelle façon on se donnerait la mort. Je joue volontiers avec cette idée. Non que j'ai la moindre disposition au suicide, ni la moindre raison, jusqu'à présent, de vouloir quitter la vie, mais parce que j'aime avoir le contrôle de tout ce qui m'arrive et méditer en ce sens. Car la maîtrise de la mort fait partie de la maîtrise de la vie. (p.250)

  • Mais si la mort ne vient qu'au bout de la vie, elle est loin d'être par elle-même un malheur : tout au contraire, venant à propos, elle exténue le malheur. (p.260)


    (Editions Albin Michel 2003. lu dans le livre de poche - collection biblio essais)


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Epicure en Corrèze


  • Ce que je dois faire, je l'entends non pas selon le jugement d'autrui, mais selon mon propre jugement à partir du devoir que je sais avoir envers moi-même. (p.23)

  • Chacun est ce qu'il est. Il est vain de reprocher à quelqu'un d'être ce qu'il est. (p.28)

  • ... Nous ne sommes pas maîtres de tout ce qui nous forme. (p.56)

  • Le désordre produit l'ordre parce que l'ordre n'est qu'un cas particulier du désordre. (p.57)

  • La solitude est au fondement de la condition humaine, tout homme éprouvant la solitude de soi-même. C'est pourquoi, plus encore qu'être aimé, nous voudrions être compris. (p.109)

  • La clef de la sagesse est qu'il faut penser toute chose sur le fond de l'infini. (p.114)

  • [compte tenu de la souffrance des enfants]
    Que les croyants en Dieu et moi fassions partie de la même humanité est, pour moi, difficile à penser. (p.119)

  • Mon rejet de la religion n'a pas fait de moi un militant antireligieux. (p.133)

  • ...la séparation entre croyants et incroyants reste aujourd'hui plus vive qu'au Moyen Age parce que, justement, le dialogue n'est plus possible. Décider de rejeter l'idée même de « dieu » engendre pour le philosophe une véritable brisure avec autrui.
    ...
    L'humanité tout entière se partage entre ceux qui croient aux droits de l'homme et ceux qui invoquent le droit de Dieu...sans reconnaître que ce « droit de Dieu » a été énoncé par les hommes ! :   La question de Dieu est pourtant fondamentale parce qu'elle touche au sens de la vie. Pour celui qui admet l'existence de Dieu, ce sens est défini d'avance : il sait pourquoi il est là, en ce monde, et comment il doit se comporter, il sait qu'il vit pour la gloire de Dieu et qu'il doit être vertueux selon les normes qu'on lui enseigne. En revanche, celui qui refuse cette notion du dieu omniscient et providentiel se trouve dépourvue de solutions données d'avance à l'égard du sens de la vie. Alors comment penser le sens de sa vie ? Il faut distinguer là la morale et l'éthique. La morale définit un minimum : il s'agit de se conduire de manière à respecter la personne d'autrui. Mais elle ne dit rien du « comment vivre » ni du « vivre bien », qui relève d'un choix. Ce choix de vie, cette éthique, se construit en fonction des valeurs que nous estimons suprêmes. La vie a un sens dans la mesure où l'on atteint la réalisation des valeurs qui, pour nous, font qu'elle mérite d'être vécue. Chacun résout donc le problème du sens de la vie par le choix qu'il fait de ce qui donne valeur à la sienne. Pour la plupart des gens - et c'était le cas d'Épicure -; la valeur suprême est le bonheur. Reste à savoir ce que l'on entend par « bonheur ». (p.133/134/135)

  • L'amitié, assurément, est une grâce. (p.139)

  • L'être humain est un produit de la Nature, « condamné » à ne vivre qu'un temps. La mort n'est pas la sanction d'un péché originel mais est inscrite dans le cours naturel des choses. (p.148)

  • Si être mort ne me soucie pas, je peux néanmoins éprouver quelque angoisse à penser à la façon dont je vais mourir. La vieillesse s'empare de notre être et, enfin, a raison de nous mais je n'aimerai pas mourir dans un état lamentable, si lamentable que les autres autour de moi souffriraient d'attendre que ma vie finisse. C'est pourquoi je suis en faveur de l'euthanasie, j'entends le suicide assisté. Il faut prendre ses dispositions tant qu'on le peut encore. un véritable ami est celui qui, même lorsque je ne pourrai plus m'exprimer, saura comprendre et faire ce que j'aurai voulu. Si je choisissais de mourir volontairement, j'opterai pour un moment ou je ne risquerais pas d'être découvert trop tôt : on serait fichu de me réanimer à toute force, ce qui me mettrait dans une grande colère. Je ne choisirais donc ni le jour où vient mon aide-ménagère, ni le dimanche parce que mon fils me téléphone à 18 heures. Je penserais à ces raisons pratiques mais, en réalité, il s'agit surtout de déterminer le moment par rapport, à sa propre vie : celui où l'on peut apprécier que l'on n'est plus vraiment soi-même. (p152/153)

  • Mon âme est dans mes livres (et dans les âmes de ceux qui m'aiment - famille et amis). (p.160)

    (Editions Stock 2014. Lu en collection de poche "Folio" - ISBN 976-2-08-046795-2)


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nouvelles pensées de métaphysique et de morale


  • L'impératif moral « Fais ton devoir » est inconditionnel. Il commande la bonne action, non la bonne intention : d'abord l'homme ne peut jamais « être tout à fait sûr de la pureté de son intention », ensuite l'intention sans l'action ne sert à rien. Or l'action morale, qu'elle soit accomplie par devoir ou par bonté, vaut en soi, se suffit à elle-même, et ne donne droit qu'à la satisfaction que l'on a de se dire que l'on a bien agi. (p.13)

  • La nature est un éternel devenir. L'être vrai est donc le Devenir. (p.32)

  • L'être éternel n'est donc pas le Dieu infiniment bon et tout puissant du monothéisme. Je l'ai aboli en considérant le mal « absolu » que j'ai reconnu dans l'œuvre de Dieu. J'ai argumenté à partir de la souffrance de l'enfant et non de la souffrance de l'adulte ou de la souffrance animale, car il faut choisir l'argument le plus fort (j'ai expliqué pourquoi c'est le plus fort), et il ne faut pas joindre à l'argument fort des arguments qui le sont moins, car en ce cas, on diminue la force de l'argument fort, puisque, le soutenant par d'autres, on donne à penser qu'il n'est pas suffisant. (p.37)

  • Mais Kant et la Révolution de 1789 reconnurent l'universalité de l'humain par-delà les frontières, et l'égalité en droit de tous les humains, fixant ainsi le principe « droits de l'homme ». (p.39)

  • Le principe de la morale doit être fondé, c'est à dire justifié. Pour quelle raison ? C'est que certains humains n'admettent pas que dans l'option morale, l'universel doive l'emporter sur le particulier. (p.39)

  • Or, Faisons dialoguer un raciste avec qui l'on voudra. Quelles qie soient les inégalités de fait qu'il peut y avoir entre eux, chacun présuppose l'autre comme capable de saisir la vérité (ou la fausseté) de ce qu'il dit, donc comme raisonnable et libre, et son égal en droit. Par là même, puisque chaque interlocuteur est n'importe quel home, le raciste reconnaît l'égalité en droit de tous les hommes, qui n'est autre que le principe de la morale qui se trouve par là même fondé. (p.4O)

  • Le mot « Dieu » au sens du monothéisme n'appartient pas au langage de la philosophie, sans nier la qualité de certaines âmes, de dénoncer les méfaits de la religion : barbare (cf. la destruction des temps et des bibliothèques au IVe siècle) et guerres de religion, mais aussi, avec l'invention du « péché », exagération de la vie « intérieure », et de l'intérêt à soi-même. Certes, il faut se connaître soi-même pour bien régler sa conduite, mais il ne faut pas s'attarder avec complaisance dans l'analyse de soi, comme je le faisais dans ma jeunesse, ainsi que le montrent mes lettres de ce temps-là. (p.41)

  • Les hommes, créateurs et victimes u capitalisme, n'écoutant qu'eux-mêmes, saccagent la nature. Ils sont comme des animaux. L'homme est à venir - l'homme en droit différent des autres êtres, qui écoutent la nature au lieu de la saccager, cet homme est à venir.
       On peut tenter de devenir humain en rompant avec la civilisation de l'argent roi et du toujours plus, en choisissant le mie de vie épicurien. (p.42)

  • Lorsque je compare les régimes politiques, ce qui m'intéresse est moins la liberté d'expression que la condition faite aux enfants. (p.42)

  • De même pour Descartes, l'idée claire et distincte de Dieu nous le fait connaître comme incompréhensible. (p.43)

  •    La PHILOSOPHIE, telle que je l'entends, est recherche de la vérité, non du bonheur. [...]
       u la pensée d'une telle recherche [note : du bonheur] me fût venue à l'esprit j'aurai eu de la peine à me considérer comme un philosophe. Aussi ne m'est-elle jamais venue à l'esprit, celui-ci étant occupé du reste par la seule idée de la vérité. [...]. Mais sans la philosophie, je ne serais pas allé jusqu'à l'athéisme. Agnostique, je n'aurais pas affirmé l'existence de Dieu, mais je n'en aurais pas nié la possibilité. Cela aurait suffi à Pascal, arguant de son pari, pour me persuader de mener une vie chrétienne. (p.55/56)

  • Je ne recherche pas le bonheur d'abord parce que la valeur suprême de mon éthique est la vérité, ensuite parce que la recherche du bonheur est contradictoire avec la nature du bonheur - aussi parle-t-on souvent de recherche,, ou d'établissement, des conditions du bonheur, et que Kant veut seulement que l'on se rende digne du bonheur. (p.56/57)

  • Ainsi, pour un être humain suivre la nature n'est pas naturel : il lui faut l'aide de la philosophie, qui le délivre de la religion et des désirs vains. (p.58)

  •    Je ne peux avoir conscience que je dois ne pas faire une chose - porter un faux témoignage, tuer, mentir, convoiter le bien d'autrui, etc., - sans me reconnaître comme libre, et pouvant respecter la loi (« tu dois, donc tu peux »), mais aussi ne pas respecter.
       L'homme soumis à l'impératif du devoir, ne peut pas ne pas croire en sa liberté. Mais où placer cette liberté si les évènements de la vie intérieure relèvent, comme tous les phénomènes, d'un déterminisme toute cause causante est une cause causée, de sorte qu'il ne saurait y avoir de cause libre ? (p.60)

  • Puisque toute explication amènerait à donner une cause de la liberté de la volonté dont c'est la propriété d'être sans causes, il n'y a pas d'explication à la liberté. (p.61)

  • [Pour l'homme: ] Sa liberté, comme volonté, est tournée vers l'action. (p.61)

  • La nature m'a fait enclin à la pitié, non à la bienveillance. Si je suis bienveillant, c'est que je le suis devenu. (p.80)

  • Je n'ai jamais été malveillant, mais non plus particulièrement bienveillant dans mon enfance et mon adolescence. (p.81)

  • Agissant par pitié ou par bienveillance, je n'ai donc pas de valeur morale, car, pour avoir une valeur morale, il faut agir par devoir, et même par pur devoir, par respect de la loi morale. (p.81)

  • Mais devenu Bienveillant, je n'agis plus par devoir mais par bonté, et je n'ai plus aucune valeur morale, ayant perdu celle que j'avais. (p.82)

  • Ce qui fait la valeur de l'homme est la bonne volonté, laquelle consiste à faire ce que l'on doit par devoir. (p.82)

  • Mais la notion e Dieu appartient à la religion, non à la philosophie (j'entends le Dieu judéo-chrétien). (p.83)

  • Dans quel esprit fait-on ce que l'on fait ? Cela est complexe, changeant, insaisissable.
    [...]
       Ce qui important, ce qui compte est l'acte, non l'intention. L'acte est net et sans bavure - ce qui est fait est fait - l'intention est mal déterminée. (p.91/92)

  • Bref, ce qui compte n'est pas l'intention, mais l'acte - simple conséquence de l'athéisme. (p.93)

  • Le croyant en Dieu pense que Dieu existe réellement par essence, l'agnostique qu'il peut exister, l'athée qu'il n'a ni essence, ni existence. (p.99)

  • Or l'instauration de l'État islamique universel suppose que soit éradiquée toute opposition.
    Citons Michel Terestchenko :
    « L'État islamique universel ne peut s'imposer que si, en dernier lieu, il fait table rase de la société jahilite***, de son idéologie et de ses institutions. Cette idée que la société idéale ne peut advenir qu'à la condition d'éradiquer tout ce qui s'oppose à elle conduit à une conception de l'action politique qui rejette les compromis. Pareil projet de refondation de la société sur des bases entièrement nouvelles relève d'une conception constructiviste de l'ordre social dont le trait distinctif chez Qutb, est de remplacer la raison par la charia. » (p.107)
    ***[note en bas de page : Société d'avant Mahomet et de la révélation islamique. Toute société non musulmane est assimilable à une société d'avant l'islam, à une société jahilite]

  • J'entends par « méditation » l'insistance de la pensée sur les implications des idées qui nous viennent à l'esprit, notamment en liaison avec d'autres idées. (p.108)

    (Éditions Les Belles Lettres, 2016, collection « encre marine » - ISBN 978-2-35088-109-6)



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dernière mise à jour : 28/10/2021 version: 2016