Kenzaburô Ôé (1935 - )

Notes de Hiroshima


  • Pour rester humains, nous devons nous contrôler en maintenant certaines limites que notre regard n'a pas à franchir. (p.122)

  • Pour surmonter leur terreur de la fin mésérable qui les attend, il faut que les survivants puissent croire en l'utilité de leur propre mort. Car c'est ainsi, comme part de l'existence des vivants qu'ils laissent après eux, que les défunts peuvent subsister. (p.164)

  • Mais peut-on imaginer plus effrayant, plus grotesque que la conception insouciante des hommes forts de la politique, persuadés que l'être humains, même précipité dans le bourbier le plus infect, arrivera toujours, d'une façon ou d'une autre, à s'en tirer tout seul ? Est-il une foi en l'humanisme plus abjecte que celle-là ? (p.173)

  • L'homme qui porte un regard trop lucide sur toutes les perspectives d'une situation limite n'a sans doute d'autre issue que le désespoir. Seul celui qui, avec un oeil émoussé, prend cette situation uniquement comme l'un des aspects de la vie quotidienne, est en mesure de lutter contre elle. (p.184)

  • Ne céder ni à l'excès de désespoir ni à l'enivrement d'une vaine espérance, bref, être un humaniste dans le vrai sens du terme. (p.186)


    (Editions Gallimard, 1965 - 1996 pour la traduction. Dans collection Folio 2011 traduit par Dominique Palmé)



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dernière mise à jour : 19/03/2012 version: YF/03/2012